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La vue sur la Seine est imprenable et le ciel dégagé. Ce mardi 23 juillet, depuis la place du Trocadéro, où il accorde un entretien à France 2 et Radio France, Emmanuel Macron laisse filer son regard sur le fleuve parisien où doit se dérouler, trois jours plus tard, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. La capitale est en ébullition. Jusqu’ici, rien n’a déraillé. Et le chef de l’Etat sourit à l’idée de mettre ses pas dans ceux de Charles de Gaulle, ou de François Mitterrand, respectivement président lors des Jeux olympiques (JO) d’hiver de Grenoble en 1968 et d’Albertville en 1992. « On laisse beaucoup de souvenirs et de rêves à tout un pays », soupire-t-il, songeur.
La crise politique dans laquelle la France est plongée depuis sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin ? Oubliée. La nomination d’un nouveau premier ministre pour remplacer le gouvernement démissionnaire ? Balayée. Les ambitions du Nouveau front populaire, alliance de gauche, qui se dit prêt à gouverner en lieu et place de la Macronie ? Evacuées. Après un peu plus de trente minutes d’entretien, le chef de l’Etat vient de décréter une trêve olympique et politique jusqu’à la mi-août. « Maintenant, c’est les JO » , lance-t-il satisfait, une fois les caméras éteintes.
Emmanuel Macron espère voir le pays vibrer pour ses athlètes et profiter par ricochet de la liesse populaire. Ces « Jeux à la française », selon les mots de l’Elysée, doivent ouvrir une parenthèse où le sentiment de fierté nationale l’emportera sur les querelles politiques. « La colère ne sera que différée », prévient Frédéric Dabi, directeur de l’Institut de sondage IFOP. Peu importe. La cérémonie d’ouverture, grandiose et inédite, doit réconcilier, au moins pendant quelques heures, un pays fracturé et saluer l’audace du dirigeant qui permit de localiser le spectacle hors d’un stade.
A la tribune ce soir-là, le président de la République posera aux côtés d’une kyrielle de chefs d’Etat et de gouvernement accueillis peu de temps au palais présidentiel. La veille, jeudi 25 juillet, Emmanuel Macron devait y recevoir à déjeuner une quarantaine de présidents-directeurs généraux (ArcelorMittal, Samsung, Tesla, Coca-Cola…) pour vanter, une fois de plus, l’attractivité du pays et, aux dires de la présidence, « rassurer les CEO [chief executive officers, patrons] présents », sur ses choix politiques récents, à savoir la dissolution qui manqua de propulser l’extrême droite au pouvoir. Ensuite, il promet « une présence impressionniste », à savoir, discrète, lors des compétitions, pour ne pas être accusé de politiser l’événement.
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